La véritable prière de saint-Germain de Paris

La fameuse prière à Saint Germain :

« Ô saint Germain, bienheureux évêque de Paris, notre saint patron,
nous implorons le secours de ta protection.
Tu as toujours été si bon pour les pécheurs,
si tendre pour tous les malheureux,
si miséricordieux pour tous les pauvres.
Ô toi, le plus charitable des pères, prie Dieu qu’il nous délivre de l’esclavage de nos péchés et de la chaîne si pesante de nos infidélités !

Le Seigneur avait mis sa puissance entre tes mains pendant cette vie ;
déploie donc en notre faveur ce grand crédit dont tu bénéficiais alors,
et qui n’a pu que s’accroître par ton entrée dans la gloire.
Fais-nous voir clairement ce que nous devons faire pour être fidèles au Seigneur.
Souvent, nous sommes sourds à la voix de notre conscience :
ouvre notre coeur pour que nous entendions et suivions les inspirations de la grâce.

Toi qui as ressuscité tant de morts, délivré tant de prisonniers,
guéri tant de malades, tire-nous de la tiédeur et de l’indifférence dont nous sommes souvent prisonniers ;
redonne-nous la vigueur qui nous est nécessaire pour marcher constamment dans la voie des commandements
et arriver ainsi à partager avec toi les joies du ciel.
AMEN. »

Biographie de saint Germain :

Tout d’abord, Saint Germain de Paris ne doit pas être confondu avec saint Germain d’Auxerre, mort en 448 et fêté le 31 juillet.

Nous connaissons la vie de saint Germain par son ami Venance Fortunat, un poète latin.

Germain est né près d’Autun (en Bourgogne), en France mérovingienne, en l’an 496.

Il est le dernier d’une famille nombreuse frappée par les malheurs et la misère.

On raconte que sa mère ne le désirait pas et qu’elle voulut se faire avorter. Elle n’y parvint pas et Germain vit le jour.

Il fit ses études à Avallon auprès de Scapilion, son oncle prêtre (certains disent plutôt son cousin), qui le forma, pendant une quinzaine d’années, à l’étude, à la prière et à l’ascèse.

En 524, de retour à Autun, il entre au monastère de Saint-Symphorien où l’on pratiquait les Règles de saint Antoine et de saint Basile.

En 530, à l’âge de 34 ans, il est ordonné prêtre par l’évêque d’Autun, saint Agrippin.

Vers 549, il devient abbé de son monastère. Mais les moines sont peu enchantés de cet abbé qui distribue leur pain aux pauvres!

Les miracles de saint Germain :

Saint Germain de Paris est alors célèbre et recherché pour son don des miracles : il guérit les malades et les infirmes, délivre les possédés, prophétise.

Il lutte contre l’esclavage et le paganisme. Il démontre une charité sans limite.

C’est un pasteur d’une charité souveraine, d’une abstinence vraiment héroïque, d’une libéralité extraordinaire envers les pauvres et les voyageurs; d’une tendre compassion pour les prisonniers et les esclaves, d’un zèle sans relâche pour sa propre perfection et pour celle de tous les membres de sa communauté.

On ne lui reconnaît qu’un défaut, qu’il gardera jusqu’à sa mort : très austère pour lui-même, il exige que les autres le soient autant !

Tous, chrétiens et païens, l’admirent pour sa charité, le respectant pour ce don des miracles qui lui a été départi.

Il guérit les malades et les infirmes que l’on place sur son passage, délivre les possédés, libère des prisonniers, ressuscite des morts ; accomplit toutes sortes d’actions prodigieuses qui témoignent de la puissance et de l’amour de Dieu et suscitent d’innombrables conversions du coeur.

Seigneur, tu as choisi saint Germain pour être pasteur et témoin de ton amour. Donne-nous la grâce de le suivre sur les chemins de la prière, du service et de l’amour. Amen.

Comment saint Germain devînt évêque de Paris ?

C’est alors que le roi Childebert, un non-chrétien, le fils de Clovis et de sainte Clothilde, comprend que l’intérêt général est de faire nommer Germain évêque de Paris, sa capitale.

Germain décline d’abord cet honneur, mais surnaturellement averti qu’il doit obéir, il quitte à regret son monastère et s’achemine vers Paris où il est sacré évêque vers 555, à l’âge de 60 ans.

Il ne change pas ses habitudes de religieux : il vivra dans la prière, la prédication et la charité.

Il reprochera sa férocité à Childebert qui va se convertir au christianisme ainsi que les seigneurs de la cour.

Germain a fort à faire avec les fils et petits-fils de Clovis qui, bien que baptisés, demeurent de vrais barbares.

Il aidera sainte Radegonde à quitter cette cour de sauvages pour fonder à Poitiers l’abbaye de la Sainte-Croix.

Lui-même fonde, à Paris, l’abbaye de Saint-Vincent qui deviendra Saint-Germain-des-Prés.

À force de charité et d’exhortations soutenues par de nombreux miracles, le coeur des rois se laisse attendrir et la caisse royale est large ouverte. Germain peut y puiser à son gré pour soulager la misère.

Germain fut le 20e évêque de Paris. Surhumain dans son amour de la prière et de la mortification.

Surhumain dans ses aumônes et sa charité, orateur admiré, bâtisseur d’églises, il corrigeait les pécheurs par la sincérité de sa foi et il forçait tous les coeurs à brûler des ardeurs divines.

Jusqu’à sa mort survenue le 28 mai 576, à l’âge de 80 ans, il a dominé les troubles et les violences de son époque par sa force spirituelle, ce qui en fait l’une des plus grandes figures de la France mérovingienne et de l’Église.

Décédé en grande réputation de sainteté, il fut enterré dans l’atrium de l’église Sainte-Croix-et-Saint-Vincent qu’il avait fondée.

En 585, lors de l’incendie de Paris, il apparut pour libérer de leurs chaînes les prisonniers qui se réfugièrent auprès de son tombeau.

Le 25 juillet 756, en présence du roi Pépin et de son fils Charles (le futur Charlemagne), alors âgé de 12 ans, le corps de saint Germain fut transféré de l’atrium dans le choeur, derrière l’autel de la sainte Croix.

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